Le paysage de l’enseignement supérieur en France

Si une part non négligeable des bacheliers du lycée Louis-le-Grand rejoint une université de médecine, de droit ou de sciences politiques, la grande majorité d’entre eux (environ 70%) intègre une classe préparatoire, qu’elle soit à dominante littéraire, scientifique ou économique. Environ 20 à 30% des élèves poursuivent dans une classe préparatoire du lycée.

Afin d'aider chaque élève dans sa démarche individuelle pour construire son propre projet et faire ses propres choix d'orientation, vous trouverez sur notre site un dossier complet constitué d’informations rassemblées au fil des années par des parents. Ces informations permettent d'avoir un descriptif précis de nombreuses filières d'études, des articles décrivant de nombreux métiers et des conseils utiles pour la procédure ​Parcoursup qui a remplacé en 2017-2018 la procédure APB pour l'affectation des élèves dans l'enseignement supérieur.​

Pour mieux comprendre les différentes voies que peut offrir l'enseignement supérieur en France, nous vous proposons tout d'abord un aperçu général du paysage.

Un paysage en forte mutation

L’enseignement supérieur français a connu au cours des 20 dernières années des transformations profondes au travers de l'intégration au processus de Bologne et de la réforme sur l'autonomie des universités. Ainsi :

  • Le schéma général des diplômes de l'enseignement supérieur est celui du LMD : Licence (en 3 ans), Master (2 ans de plus) et Doctorat (3 ans de plus). Les cours sont organisés en semestres et en unités d'enseignement (UE).
  • Un système de crédits cumulables et transférables (ECTS) s’applique. Un semestre validé équivaut à 30 ECTS. Ainsi, une licence correspond à 180 crédits ECTS et un master à 300 crédits ECTS. L'acquisition de crédits se fait en général grâce à la réussite aux examens.

Cette architecture favorise la reconnaissance des diplômes et la mobilité des étudiants au niveau international.

Université Paris Saclay

L'enseignement supérieur français se compose à ce jour de 75 universités et d’environ 200 écoles d'ingénieurs, 200 écoles de commerce, ainsi que de plusieurs centaines d'écoles et instituts couvrant un large éventail de domaines et de spécialités. Le paysage est actuellement en forte mutation et la tendance est à la consolidation, avec de nombreux regroupements en cours sous forme d'association voire de fusion. On peut donner l'exemple de la création de l'Université Paris - Saclay qui regroupe 25 établissements distincts (l'Ecole Polytechnique, l'université d'Orsay...) ou encore l'exemple de l'Université de Strasbourg qui regroupe, depuis 2013, six établissements distincts sur un même contrat de site. Ces regroupements visent à rassembler les forces autour de projets communs de formation, de recherche et de développement économique, et à « peser plus lourd » pour une meilleure visibilité et attractivité à l'échelle internationale notamment.

Deux systèmes coexistent...

L'enseignement supérieur en France se caractérise par la coexistence de deux systèmes :

  • Des formations ouvertes qui accueillent le plus grand nombre de bacheliers. Il s'agit de formations de Licence dans tous les champs disciplinaires au sein des universités et y accéder est un droit pour les nouveaux bacheliers​. Cependant, si tout bachelier a le droit d’obtenir une formation de Licence, ce n’est pas nécessairement celle de son choix, dans l’université de son choix. La procédure Parcoursup ​permet à tous les établissements d'enseignement supérieur d'examiner le dossier scolaire de l'élève postulant y compris pour ces formations dites "non sélectives". Pour certaines filières dans certaines universités, le nombre de places est inférieur au nombre de candidats, et une ​sélection est opérée, basée sur l'examen de ce dossier scolaire et son adéquation aux "attendus" de la filière ainsi que sur des règles de priorité (académie du candidat, boursier ou non…). Contrairement à ce qui était parfois fait avec APB, aucun tirage au sort n'est plus effectué désormais pour décider de l'affectation dans ces filières.
  • Des formations sélectives à capacité d'accueil contrôlée. Il s'agit des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE), de certaines formations sélectives au sein des universités (telles que les doubles licences) ou encore de nombreuses écoles dans divers champs disciplinaires qui opèrent une sélection sur dossier ou bien sur concours avec des épreuves écrites et/ou un entretien individuel.

La réorientation est possible et des passerelles existent entre ces deux grandes catégories de formations. Par exemple, une année de CPGE permet généralement de recueillir 60 ECTS (sur décision du conseil de classe), ce qui autorise un étudiant de CPGE à se réorienter vers une Licence universitaire sans devoir recommencer en première année.

L'orientation des bacheliers en quelques chiffres

L'enseignement supérieur français accueille environ 2,5 millions d'étudiants. Un étudiant sur 6 fréquente un établissement d’enseignement privé. 11% des étudiants sont de nationalité étrangère.

Ministère de l'Education Nationale

Au niveau national, les bacheliers généraux se dirigent massivement vers l’université et notamment vers les formations générales et de santé. Environ 13 % d'entre eux se dirigent vers une classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE) et environ 18 % vers des filières professionnelles courtes (IUT, BTS).​

Les bacheliers de la série S se distinguent par la diversité de leurs orientations. Ainsi, 65 % d'entre eux se dirigent vers une filière de l'université (dont 12 % en IUT), 19 % s'inscrivent en classes préparatoires et 12 % dans d'autres formations, en particulier des cycles préparatoires d'écoles d'ingénieurs (écoles « à prépa intégrée »).

Le système informatisé ​Parcoursup centralise désormais les démarches d’orientation dans l’enseignement supérieur pour la très grande majorité des formations. Sur Parcoursup, les futurs bacheliers peuvent formuler des vœux d’orientation, non classés par ordre de préférence. En 201​7-18, environ 812 000 jeunes ont formulé au moins un vœu d’orientation sur Parcoursup. .

Avec l'ancienne procédure (APB) qui demandait un classement des voeux par ordre de préférence, l’accès aux filières sélectives qui faisaient l’objet d’un premier vœu était satisfait dans un cas sur trois, pour l'ensemble des bacheliers (bac général, technologique ou professionnel). La proportion ​était plus élevée pour les titulaires d’un bac général. Ainsi, 70 % des bacheliers généraux ayant placé une CPGE en premier vœu se voyaient proposer une affectation en CPGE, et la moitié obtennaient même leur premier vœu, autrement dit la voie et le lycée convoités en priorité. Avec la procédure Parcoursup, l'absence de classement des voeux par ordre de préférence ne permet pas de réaliser ce type de statistiques. ​On a pu constater à la rentrée 2018 qu'il restait des places non pourvues en CPGE à l'issue de la procédure Parcoursup.

L'accès à l'université est particulièrement tendu dans certains champs disciplinaires. Entre 2004 et 2014, le nombre d'étudiants accueillis en formation dans le domaine de la Santé a fortement progressé (+ 31,9 %). La progression est aussi vive en Droit (+ 19,3 %). Dans les disciplines scientifiques et STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives), les effectifs étudiants ont également progressé de 5,4 %.