Pour la défense de l’école laïque et de la liberté d’enseigner

Nous nous permettons de relayer ici le communiqué de la FCPE Paris, que vous pouvez aussi retrouver ici.

Pour avoir cherché à transmettre les valeurs de liberté à ses élèves un professeur d’Histoire-Géographie a été lâchement assassiné. Depuis ce meurtre atroce, toute la communauté éducative est en deuil. L’assassinat de cet enseignant est une atteinte à la République et à ses principes.  

La FCPE Paris souhaite avant tout exprimer ses condoléances et sa solidarité à la famille de Samuel Paty, ainsi qu’à tous ses collègues et élèves.  

Les évènements survenus ce 16 octobre laisseront une trace dans ce que sera l’École demain. Un professeur a été tué pour avoir fait son métier, le plus beau du monde, et enseigné les fondements de notre République laïque. Il faut que nous fassions bloc, collectivement, avec les enseignants et l’administration pour préserver leur capacité d’enseigner librement et sans crainte les valeurs universelles. 

L’École est le creuset de l’égalité républicaine, en elle réside la promesse de liberté des citoyens. Elle doit être un lieu d’ouverture, de formation des élèves au respect mutuel et au vivre ensemble. Les enseignants y sont à la fois les symboles de la liberté d’expression et les garants de son apprentissage par les citoyens de demain de notre pays. Le principe de laïcité est au cœur de l’École de la République car il permet l’accueil de tous les enfants de son territoire dans le respect de leur diversité d’origines et d’opinions. 

Nous devons préserver la neutralité de l’École et des personnes qui l’incarnent autant que la liberté de conscience des élèves et des familles qui la fréquentent. Nous devons préserver le contrat social républicain afin que chacun puisse exercer sa liberté de de croyance ou de non-croyance, en étant soumis au devoir de respecter la même liberté pour tous les membres de notre communauté. 

Ce professeur enseignait la liberté d’opinion et d’expression à ses élèves, et aussi les risques qui peuvent peser sur nos libertés, dès lors que l’obscurantisme et le fanatisme ou n’importe quel aveuglement servent d’excuse à celles et ceux qui veulent faire taire les voix qui les dérangent. Si cet acte est singulier, on ne compte plus les agressions d’enseignants, les atteintes régulières à la liberté pédagogique et la dégradation des conditions d’enseignement. Les causes en sont sans doute multiples, mais force est de constater que parents et enseignants sont de plus en plus démunis face à une République qui ne permet plus aux écoles de faire prévaloir l’intégration sur la stigmatisation, qui ne permet plus d’organiser la liberté, l’égalité et la fraternité qui figurent sur leurs frontons.  

Les enseignant·e·s, et en particulier celles et ceux dont le rôle est d’apprendre à leurs élèves à questionner la société et le monde, ont un rôle primordial pour expliquer les valeurs fondamentales de la démocratie et éclairer la genèse progressive de ce qui constitue aujourd’hui le socle commun de notre République. Seul l’accès à la connaissance et à la faculté de penser par soi-même peut permettre l’émancipation des individus et la réalisation des idéaux démocratiques. 

L’École doit rester un sanctuaire au sein de la société française, et c’est là notre responsabilité commune.